Subvernir à ses besoins en mode nomade

Subvernir à ses besoins en mode nomade

Une chose qui m’a toujours frustrée ( et agacée) c’est la fameuse question : qu’est ce que tu fais dans la vie ? On sous-entend toujours d’expliquer, à celui qui pose la question, une quelconque profession. D’après ce qu’on va répondre, on sera catalogué dans un type catégorie (avec peut être quelques préjugés !?!?) ! J’ai souvent envie de répondre que je fais de mon mieux pour être heureuse et pour être une bonne personne.
Je ne pense pas que notre activité professionnelle nous représente réellement. Dans mon cas, j’ai très rarement eu un travail qui me représentait en tant qu’être (sauf quand j’ai été chargée de projet pour des activités de glanage et tous les projets qui gravitaient autour). J’ai eu des emplois où j’ai pu développer des compétences et des connaissances. J’ai toujours appris des choses et j’ai eu la chance d’avoir rencontré des bons managers qui ont cru en moi (plus que moi !). J’ai acquis beaucoup de confiance en moi et en mes capacités.

Donc en réalité, ce qui m’importe réellement, c’est ce qui m’anime dans la vie, mes forces et mes qualités qui me permettent d’évoluer et de grandir à chaque jour, de pouvoir suivre mes rêves et mes aspirations du moment.

Je ne dis pas que l’argent n’est pas important mais je vais expliquer comment je fonctionne actuellement. Pour bien mettre les cartes sur table, c’est bien MA position que je présente, sans jugement pour d’autres modes de fonctionnement (et bien sûr, j’attend la même ouverture de votre part !). Je veux juste expliquer mon mode de vie en ce moment et comment cela me rend remplie de joie.

HISTORIQUE ET DÉCOUVERTE DU CONCEPT DE SIMPLICITÉ VOLONTAIRE OU SOBRIÉTÉ HEUREUSE

Tout d’abord, je vais expliquer comment mon mode de vie s’est construit ces dernières années. En 2011 (l’année de mes 40 ans), j’ai assistée à une conférence, organisée par le groupe de simplicité volontaire de Montréal. C’est la conjointe de Serge Mongeau qui l’animait. Sur le moment, je me rappelle très bien avoir trouvé le discours exagéré et peu réaliste…. sauf que j’ai cogité sur ce qui avait été dit. Je me suis mise à approfondir et à me renseigner davantage sur cette philosophie. J’ai participé à d’autres rencontres et échanger avec d’autres adeptes. J’ai parallèlement pris connaissance du concept de sobriété heureuse qui a été développé par Pierre Rabhi. L’idée étant de réduire notre consommation excessive et à trouver le bonheur dans des choses plus simples et plus durables.

Ces deux approches encouragent de se poser la question de ce qui nous rend vraiment heureux dans nos vies, en s’éloignant de l’accumulation de biens et de la course à la nouveauté. Elles mettent l’accent sur la relation à la nature et les moments passés avec notre entourage.

J’ai donc réalisé que je possédais trop de choses, que je devais vivre plus simplement et revoir une couple de choses dans ma vie !

C’est aussi dans cette période que j’ai pris plus d’engagements pour limiter mes déchets. Le mouvement « zéro déchet » était en pleine expansion au Québec à cet époque et le livre de Béa Johnson fut inspirant pour compléter ce que je souhaitais faire.

Les premiers gros changements

Mon cheminement m’emmène en 2015 (l’année où j’ai obtenu ma citoyenneté canadienne) à lâcher mon appartement, me débarrasser d’une grande partie de mes biens et bébelles, de quitter ma job à temps plein. D’ailleurs, depuis cette période, je n’ai cessé de me repositionner pour TOUJOURS réduire mes possessions et revoir mon rapport au travail. De plus , je n’ai plus travaillé 40 heures par semaine, à longueur d’année, avec 2 ou 3 semaines de congés.

Pour débuter ma « nouvelle vie », j’ai commencé en partant à la découverte de l’est du Canada avec ma Yaris. J’ai opté pour des séjours en woofing et en couchsurfing qui m’ont fait grandir de manière exponentielle. J’étais prête à passer à une vitesse supérieure et mes rencontres lors de ce road trip m’ont offert les occasions en or pour évoluer ! Je ne remercierai jamais assez les personnes que j’ai rencontré cette année là et qui m’ont fait cheminer : Diane, Mireille, Marion et Tony, Peter et Marga, etc.

À mon retour au Québec, j’ai proposé mes services en télétravail, j’ai opté pour des contrats ponctuels que j’ai trouvé en cognant aux portes d’employeurs qui m’intéressaient.

Pour me loger, j’ai fait du home sitting et du pet sitting ce qui m’assurait un habitat plus que convenable! Je suis restée 7 mois sur la même rue de Montréal avec 2 gardiennages dans 2 logements mitoyens.

C’était le début d’une vie de nomade et d’aventures en tous genre.

MOINS DE CHARGE, UNE VIE PLUS SIMPLE ET DONC PLUS D’ÉCONOMIE EN POCHE

Mon nomadisme et ma mobilité me permettent, certe, d’économiser sur le budget « logement » mais de vivre aussi un mode de vie qui me stimule. Est-ce que c’est facile tous les jours ? Ben non ! Je suis toujours à devoir trouver des solutions, à m’adapter à des lieux et fonctionnements différents, à vivre une certaine précarité.

J’ai du matériel pour vivre avec mes choses mais ce n’est pas aussi encombrant comme une maison ! J’ai par exemple un peu de vaisselle que j’affectionne ou qui est « passe partout ». Ça me permet d’avoir mes marques, quelque soit l’habitat où je suis. Et oui, pour moi c’est important (agréable!) d’avoir ma jolie tasse, mes couverts (ustensiles) en bois, mes poêles que ma tante m’a offert…

Je possède aussi de quoi vivre dans mon van (ma denise!) lors de déplacement. Comme j’aime être dans mon van ! Je vous assure qu’à chaque fois que je suis dans la partie aménagée, je suis remplie d’une joie toute particulière.

Je fais aussi des choix de moins magasiner, d’acheter en seconde main, de ne pas aller souvent au restaurants. Mes besoins ont vraiment baissé mais je ne fais rien qui me demande des sacrifices ! Au contraire, cette légèreté me libère !

Les emplois rémunérés

Au niveau des emplois rémunérés, je privilégie des opportunités saisonnières. J’aime vivre cette saisonnalité, j’ai la sensation que c’est un rythme qui me convient ! L’ennuie ne s’installe pas, j’apprends toujours de nouvelles choses.

Je gère mon budget à l’année ce qui me permet de ne pas « travailler » pendant certaines périodes. Mon mode de vie simple offre cet équilibre financier.

Je me rappelle que lorsque je travaillais à temps plein, j’avais du stresse de ne pas faire mes 40 heures. Aujourd’hui, mon système de fonctionnement m’a enlevée cette pression. Aussi incroyable que cela puisse être, j’ai l’impression d’être plus riche ! Je suis aussi moins en pression par rapport à mes employeurs. Si je ne suis pas confortable, je ne crains pas de dire ce que je pense. Je n’ai plus cette sensation d’avoir peur de perdre mon emploi. Si on ne m’accepte pas dans mon entièreté, je ne crains pas pour mes engagements financiers.